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Rtem, genêt blanc… et bilougui ! Visiblement cette appellation ne se trouve que dans la région d’Essaouira où les genêts blancs fourmillent, tout particulièrement dans les dunes à la sortie sud de la ville.
Ils découpent les champs, véritables arbres, bocage local ! Un village sur la route de sidi Kaouki en porte le nom tant ils envahissent les chemins creux et les terres. Néanmoins ils furent utilisés pour le reboisement et la fixation des dunes sur une large périphérie autour d’Essaouira.
Le genêt blanc ou retama monosperma, ou encore Genista monosperma croule sous les fleurs parfumées à partir du mois de janvier. Malgré les nuits très froides, le début de l’hiver est favorable pour parcourir le sud du Maroc, belle lumière et ciel azur, tant dans la région d’Essaouira que dans les montagnes de l’Atlas et de l’Anti-Atlas, la vallée du Sous et les régions sèches proches de Marrakech pour découvrir ces belles variétés de végétaux. Dès le printemps, la température vite élevée, les plantes se mettront rapidement en repos et perdront toutes leurs fleurs.
Le genêt blanc est un arbuste aux nombreuses tiges vertes souples et retombantes, et avec peu de feuilles pouvant atteindre 6 m en tous sens, plante considérée comme originaire d’Espagne et du sud africain.
Ses feuilles fines de 1 à 2 cm ne sont présentes que sur les jeunes rameaux et ses fleurs blanches, très odorantes quand elles sont abondantes en font un produit très recherché par les fleuristes. La fleur présente un calice pourpre à 3 dents et son fruit est une gousse globuleuse de 1 à 1,5 cm, contenant 1 ou 2 graines.
Le bilougui pourra résister à des froids occasionnels de l’ordre de -2°C à -3°C, voire légèrement plus bas. Il existe de nombreuses cultures de ce genêt dans certaines zones méditerranéennes, notamment en Italie, près de la frontière Française.
Le bilougui, plante aux multiples usages, bien que toxique s’utilise à petite dose, en lavement, comme purgatif et vermifuge. En décoction, ce genêt est un abortif efficace et ses tiges et feuilles, mélangées à du miel, servent de vomitif. Les racines sont employées contre les diarrhées et les crises de sciatique.
A Marrakech, la flagellation avec les tiges est préconisée contre les enflures quant aux Sahariens, ils auraient l’habitude, avant de partir en voyage, de nouer les tiges souples d’un rtem, en espérant retrouver ce nœud à leur retour, signe de la fidélité de leurs femmes.
Dans la région casablancaise, cette coutume aurait une signification toute différente : nouer une tige de rtem, serait pour la jeune fille superstitieuse une façon d’éviter que chacune de ses aventures n’ait de suite fâcheuse.
Enfin, dans la région de Beni Mellal, la croyance veut que, pour faire disparaître les douleurs dorsales, il suffise de nouer un rameau de rtem : lorsqu’il est desséché, les douleurs doivent être disparues.
Une plante multi usages, qui expulse, nettoie, protège, soigne… et surtout très gracieuse quand elle envahit la campagne de ses longues tiges de fleurs qui exhalent leur parfum!!! Mais attention…le bilougui cache souvent des dromadaires !